A 19 ans, Simon est victime d'un terrible accident de voiture. Son cerveau est mort. Mais ses organes sont encore viables. Même après son décès, Simon peut sauver des vies.
Ce roman est un délice ! On suit le parcours du cœur du jeune Simon de l'accident de voiture à la transplantation cardiaque qui assurera un avenir à une personne en détresse. L'écriture de Maylis de Kerangal ne laissera personne froid. Elle transperce le lecteur qui vit une expérience hors du commun en s'essayant à la lecture de ce livre puissant. Cette histoire est comme un choc et elle résonne en vous même après le point final, qui est d'ailleurs grandiose. Réparer les vivants est un livre coup de point qui nous remet à notre place d'êtres mortels dont la vie ne tient qu'à un battement de cœur. Mais avant tout, ce livre est un appel à la vie et à l'amour de son prochain.

Famagouste, sur l'île de Chypre, est une ville rayonnante où se pressent de nombreux touristes qui rêvent de passer les plus belles vacances de leur vie. Ce lieu est donc prospère, les hôtel y sont les plus beaux du monde, les plages sont magnifiques. Le décor est un véritable paradis. Pourtant, dans les années 1970, une guerre éclate entre les Grecs et les Turcs. L'île est partagée entre ces deux pays. Les Chypriotes doivent quitter leurs villes et se réunir selon leurs origines. Deux familles amies, les Ozkan et les Georgiou se retrouvent seuls dans la ville de Famagouste. Ils ont décidé de rester chez eux et attendent le retour de leurs fils partis au combat. Mais le danger rôde. La ville est aux mains de l'armée turque. Il ne leur reste donc qu'une seule solution : se cacher dans le Sunrise, l'hôtel le plus luxueux de Famagouste.
Grâce à un style d'écriture doux, Victoria Hislop réussit à parler d'un sujet tragique, la guerre civile, tout en restant optimiste. En effet, le texte est lumineux, les personnages sont courageux malgré les épreuves terribles, ils sont attendrissants et attachants. On aimerait pouvoir les atteindre pour les aider dans les situations difficiles qu'ils vivent au quotidien. La description de la ville de Famagouste nous donne l'impression d'y être, de sentir la chaleur du soleil de Chypre sur notre peau : ce livre est beau tout simplement.

Arvani est une survivante. Elle a vécu le génocide arménien. Elle a presque tout perdu. Pourtant, elle refuse de livrer l'histoire de sa vie à sa petite fille, notre narratrice. Celle-ci s'acharne à restituer le passé de sa grand-mère dans ce roman témoignage bouleversant.
Dans une langue claire et sans détour elle rend un hommage magnifique et très émouvant à sa grand mère paternelle, qui était étrangère dans son propre pays et même dans sa famille. Ce livre est une bonne entrée en matière pour comprendre le génocide arménien.

Michelangelo reçoit pour mission de créer le tombeau du Pape Jules II. Il part donc pour le village de Carrare où il pourra choisir les blocs de marbre qui lui serviront à construire ce qu'il espère être son futur chef d'oeuvre. Son séjour dans ce petit village de campagne dans lequel il a passé une partie de son enfance lui permettra de se remettre de la mort d'Andrea, un jeune prêtre dont la beauté le hante nuit et jour. Ces quelques mois passés loin de la grande ville seront aussi un excellent moyen de se rapprocher de la perfection artistique.
Pietre Viva ne vous laissera surement pas de marbre. Les personnages sont très travaillés et même si Michelangelo peut être insupportable dans certains chapitres, on est obligé de se sentir proche de cet artiste en quête de lui-même. Léonor De Récondo nous offre un très beau roman, une évasion dans le monde de l'art et de la psychologie humaine.

Jbara naît et grandit dans un petit village du Maghreb. Elle y mène une existence de pauvre fermière. Sa condition ne la satisfait pas. Elle tombe enceinte et sa famille découvrant sa grossesse la contraint à quitter le foyer. Fuyant alors vers la grande ville, elle profite de ce nouveau départ pour essayer de se construire une vie de liberté, où elle sera seule maitresse de son destin. Dans les bons comme dans les mauvais moments, elle ne cessera jamais de se confier à Allah.
Le roman de Saphia Azzedine est magistralement transposé en bande dessinée. La lecture est agréable, on est happé par l'histoire de cette jeune femme malicieuse et pleine d'humour qui ne baisse jamais les bras. Le dessin à la fois doux et fluide est en osmose parfaite avec l'ambiance de l'ouvrage.
Si vous n'aviez pas eu l'occasion de lire le roman, cette bande dessinée est une très bonne façon de le découvrir !