Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

Prix Goncourt 2015

Actes Sud

Conseillé par
15 janvier 2016

amour, Orient

Les boussoles ne servent pas toutes à indiquer le Nord. En l’occurrence, celle qu’offre Sarah au personnage principal indique l’est.

A la manière d’un Marcel Proust insomniaque, le narrateur nous donne à voir l’Orient depuis sa propre porte à Vienne : il nous emmène en Turquie, puis en Iran. Tel la Shéhérazade des Mille et Une nuits, il nous tient en haleine par son phrasé envoûtant parsemé de références musicales : celles des compositeurs européens jouant l’Orient, et celle des musiciens orientaux.

Il est également question de poésie et de grands écrivains qui, tel Hugo, prennent parfois leur inspiration à l’est du Bosphore.

L’auteur démontre ainsi qu’Orient et Occident sont entremêlé depuis toujours.

J’ai découvert que le premier vampire est né sous la plume d’un écrivain irlandais Sheridan Le Fanu, avec son roman Carmilla.

L’auteur parle souvent de Hammer-Purgstall, autrichien grand traducteur de littérature orientale et considéré comme l’un des fondateur des études scientifiques de l’Empire ottoman.

Sans oublier le Divan de Hafez, ses oeuvres complètes qui regroupent plus de 900 poèmes, et qui ont influencés Goethe, entre autre.

Je n’ai pas cherché à comprendre toutes les références de l’auteur, je me suis laissée porter par sa plume de conteur, et ce fut un très beau voyage.

L’image que je retiendrai :

Celle du manque de communication entre Sarah et Franz, s’attendant l’un l’autre de chaque côté de la porte.

Quelques citations :

« Depuis Chateaubriand, on voyage pour raconter : on prend des images, support de la mémoire et du partage. » (p.102)

« Sur toute l’Europe souffle le vent de l’altérité, tous ces grands hommes utilisent ce qui leur vient de l’Autre pour modifier le Soi, pour l’abâtardir, car le génie veut la bâtardise, l’utilisation des procédés extérieurs pour ébranler la dictature du chant d’église et de l’harmonie. » (p.121)

« Il n’en reste pas moins que nous devons à l’Empire ottoman et à un de ses plus éminents diplomates un des joyaux de la peinture érotique européenne. » (p.284)

http://alexmotamots.wordpress.com/2016/01/10/boussole-mathias-enard

Conseillé par
15 janvier 2016

île, paysage

Finalement, je tente de nouveau de lire l’auteure, dont j’avais abandonné Naissance d’un pont il y a quelques années. Ce texte court en est l’occasion.

Je dois dire que je suis agréablement surprise, je peux dire que j’ai aimé cette méditation d’une nuit.

Lu d’une traite, l’écrivain a su me faire entrer dans ses méditations à la limite du songe, à l’heure où les pensées et les images s’enchainent sans ordre.

Oeuvre de commande pour la Fondation Facim (Fondation pour l’Action Culturelle Internationale en Montagne), Maylis de Kerangal nous parle surtout des paysages qui ont bercé notre vie, des lieux reliés à notre parcours personnels.

Une belle et douce lecture.

L’image que je retiendrai :

Celle de l’arrivé en bateau sur l’île de Stromboli de la narratrice, avec son enfant dans les bras, pour rejoindre un homme.

http://alexmotamots.wordpress.com/2016/01/08/a-ce-stade-de-la-nuit-maylis-de-kerangal

Robert Laffont

21,00
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15 janvier 2016

fuite, vengeance

Une lecture exigeante, hachée et pourtant pleine de poésie. Les inventions de mots de Vittoriu sont de vraies réussites.

Pourtant, le style n’est pas au service du récit, dans ce roman. A trop réfléchir sur les mots, la fluidité de l’histoire en pâti. Beaucoup.

Seule l’amour que l’on ressent entre un grand-père, son fils et son petit fils m’a touché.

Malgré tout, j’ai également aimé le personnage de Seb, qui nous parle après son assassinat.

L’image que je retiendrai :

Celle des îles sanguinaires qui donnent leurs noms au roman.

http://alexmotamots.wordpress.com/2016/01/07/sanguinaires-denis-parent

Zygmunt MILOSZEWSKI

Mirobole

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15 janvier 2016

policier, Pologne

J’avais beaucoup aimé Les impliqués, premier roman de l’auteur. Je retrouve avec plaisir son personnage principal dans une nouvelle enquête.

Je ne connais pas la Pologne, mais l’auteur m’a donné envie de découvrir la ville de Sandomierz au printemps.

Outre le fait que tout le monde ment, Teodore cherche toujours le fond de vérité dans chaque déclaration.

Ne vous y méprenez pas, il y a aussi de l’action dans ce roman. Mais pas de poursuite en voiture, ouf !

L’auteur s’appuie cette fois-ci sur la vieille légende polonaise du « Prix du sang » : les Juifs auraient pour coutume d’enlever les enfants polonais pour fair leur pain azyme (si, si, c’est une légende urbaine qui a vraiment existé). Impressionnant !

L’action se déroule sur quelques jours, et l’auteur se plait, avant chaque début de journée, à nous rappeler les faits marquants du jour, ainsi que la météo.

L’image que je retiendrai :

Celle des galeries souterraines de la ville, creusées dans du loess par les habitants au fil des ans pour y cacher leurs trésors.

http://alexmotamots.wordpress.com/2016/01/06/un-fond-de-verite-zygmunt-miloszewski

Éditions Gallmeister

Conseillé par
15 janvier 2016

policier

Un western au milieu des camés du 21e siècle : bienvenue dans l’univers de Pike, là où le sable du désert a été remplacé par la neige fondue et noire.

Ca picole sec, les armes à feu sont le prolongement naturel des mains, et la libido n’est jamais loin. Les personnages sont sales et se fichent de tout.

Ca se termine en apothéose comme tout bon western qui se respect, celui qui a dégainé le premier a gagné.

Une image de l’Amérique loin de l’image idyllique véhiculée par les médias.

C’est noir, c’est dur, c’est la vie.

L’image que je retiendrai :

Celle des maisons toutes de guingois dans les quartiers résidentiels pauvres.

http://alexmotamots.wordpress.com/2016/01/04/pike-benjamin-whitmer