Pas mieux

Arnaud Le Guilcher

Million

  • Conseillé par
    4 juillet 2011

    De loser à trader...

    Le héros de ce roman rocambolesque a la quarantaine peu fringante : un boulot dans un pressing, une épouse barrée au cours du voyage de noces, un gosse qu'il n'a pas vu grandir, des copains portés comme lui sur la bibine, les jeux de mots foireux et le look vieil ado un peu crado.
    Arnaud Le Guilcher lui a choisi comme port d'attache un bled paumé des Etats-Unis où le seul bar : "Graceland" est tenu par Darius, un veuf inconsolable fou du King. Ce haut lieu de la culture accueille aussi le bouledogue de notre homme, chien qui a la particularité d'avoir la dalle en pente et d'aimer siroter du whisky-coca dans sa gamelle.
    Les frères Cohen pourraient s'inspirer de cette histoire pour un de leurs scénaris déjantés, aucune retouche ne serait nécessaire.
    Evidemment, la vie de notre looser sympathique va changer un beau matin quand ding-dong, qui sonne à la porte ? C'est Emma, son ex, qui réapparaît au bout de quinze ans accompagné par leur rejeton, gothique et boutonneux ! Sous ses dehors de vampire junior, le "petit" qui fait presque deux mètres, va se révéler un écrivain sensible et son roman amenera le père et le fils à New-York pour la plus folle des expéditions.
    L'auteur a le verbe haut, coloré... frisant volontairement le mauvais goût voire s'y vautrant avec délice pour mieux scotcher son lecteur la page d'après avec un passage où affleurent mélancolie et angoisse face au temps qui passe et qui nous vole les êtres aimés.
    "Pas mieux" est un roman "montagnes russes" : gaudriole lourlingue, émotions à fleur de peau, critique sociale rigolote, grosse tendresse de l'auteur pour les "déglingués" de la vie. Donald Westlake et Iain Levison ont dû se pencher sur le berceau d'Arnaud Le Guilcher...