L'armée rouge au fond du jardin
EAN13
9782246643494
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'armée rouge au fond du jardin

Grasset

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« Tout le monde ne peut pas être orphelin » : la phrase de Jules Renard trouve
ici tout son écho. A peine sortie de l'adolescence, Clémence est orpheline.
Pourtant, elle répugne à se considérer comme telle. En effet, aujourd'hui,
elle n'éprouve plus vis à vis de la disparition de ses parents, survenue il y
a des années, ni chagrin, ni regrets. Elle se surprend même de s'en être si
bien accommodée. A bien y repenser, elle s'était déjà montrée un peu lâche
lorsqu'ils ont, chacun leur tour, affronté la maladie : inconsciemment, elle
voulait préserver son petit bonheur, savourer les premiers instants de son
indépendance à Paris, et surtout fuir les images de la dégradation, le climat
de la mort qui s'installe. Devrait-elle culpabiliser ? Non. Pourtant, elle
aimait sincèrement ses parents. Elle se souvient avec douceur de son enfance
en Suisse. La gaîté et l'étrangeté régnaient dans la propriété familiale
peuplée de portraits d'ancêtres, fantômes de la généalogie auxquels le père
vouait un culte. Elle évoque avec malice les obsessions de ce père émouvant,
qui avait abonné ses enfants à la Société Crématoire du Canton de Vaud ! Les
romans qu'elle écrit aujourd'hui, son héritage d'écrivain, la dispensent de
léguer ce lot « de gènes, de commodes, de croyances ou de fantômes » aux
enfants qu'elle ne souhaite pas avoir. Tout le monde n'a pas la chance d'être
orphelin est un récit d'initiation, juste, touchant, décalé. Mais il n'est pas
seulement cela. C'est est aussi un témoignage sans concession sur le sentiment
du deuil. Clémence de Biéville dépasse ce qu'on a l'habitude d'entendre sur le
sujet. Avec une honnêteté désarmante, elle explique que la souffrance n'est
pas un passage obligé, ni la culpabilité d'être encore là, ni le manque
éternel.. .
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