- EAN13
- 9782373800425
- Éditeur
- Flies France Éditions
- Date de publication
- 13/05/2015
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Contes et légendes étiologiques dans l'espace européen
Essai littéraire
Galina Kabakova
Flies France Éditions
Cet essai littéraire permettra de mieux comprendre l'origine de certains
contes étiologiques européens
Le conte étiologique ou explicatif est appelé à fournir une réponse aux
questionnements sur l’ordre des choses, l’origine des espèces, leurs
particularités, etc. Dans l’absolu, le corpus étiologique a la vocation de
constituer une cosmogonie, une vision du monde cohérente expliquant l’origine
et le fonctionnement de l’univers. La notion d’étiologie met en relief la
diversité des genres narratifs : conte dans ses nombreuses variétés, du
merveilleux au facétieux, légende, chant, mimologisme, etc. Dans la tradition
orale, qui reste vivante dans plusieurs pays de l’Est de l’Europe, les récits
étiologiques font partie intégrante d’un vaste ensemble de pratiques sociales
qui participe à la construction de l’identité collective. Fortement marqué par
la religion chrétienne et par la vision dualiste de la création, le corpus
étiologique contient des motifs plus anciens, relevant du fonds mythologique
indo-européen.
Mais le discours étiologique ne se limite pas à la littérature orale, il est
omniprésent dans la culture européenne dès l’Antiquité et jusqu’à aujourd’hui.
Il apparaît au moment où l’homme commence à ressentir le désir de savoir et
d’expliquer, où la société se construit sa genèse. On découvre sa forte
présence à travers les époques dans des domaines aussi divers que la
prédication médiévale, les jeux de salon ou encore le marketing politique et
commercial.
L’ouvrage qui réunit les articles de vingt-trois spécialistes venus de neuf
pays d’Europe apporte une contribution majeure à l’analyse du conte
étiologique et à la meilleure compréhension du phénomène étiologique.
A PROPOS DE L'AUTEUR
D'origine russe, Galina Kabakova a obtenu un doctorat en lettres. Elle est
spécialisée dans le monde littéraire slave. Elle est également docteur en
anthropologie sociale et enseigne la civilisation russe à l'université Paris-
IV Sorbonne.
EXTRAIT
En éditant leur recueil de contes populaires allemands, Deutsche Kinderund
Hausmärchen (1812), les frères Grimm ouvrent une brèche où tout le monde
s’engouffre, tôt ou tard, avec plus ou moins de succès. Leur collecte n’est
pas un fruit du hasard ; derrière les Grimm, c’est tout le national-romantisme
qu’on retrouve, et avant tout, la théorie du relativisme culturel de Herder,
son idée de l’« esprit du peuple » (Volksgeist), sa conviction que le génie
est toujours national et que celui du peuple constitue la source de toute
fécondité artistique1. D’où, selon lui, la nécessité des collectes, des
études, de la sauvegarde des traditions populaires. Or, qu’y a-t-il de plus
national que la langue elle-même ? Si le langage représente l’expression
immédiate, naturelle et spontanée de l’esprit du peuple, le langage le plus
authentique serait forcément le langage populaire. Ceci est un point important
: en attirant l’attention sur la langue, Herder déplace les accents d’une
façon significative : ce n’est plus uniquement l’intrigue, l’histoire qui
compte, mais également la forme – ainsi, l’œuvre relevant de la tradition
orale commence à être considérée comme un texte.
contes étiologiques européens
Le conte étiologique ou explicatif est appelé à fournir une réponse aux
questionnements sur l’ordre des choses, l’origine des espèces, leurs
particularités, etc. Dans l’absolu, le corpus étiologique a la vocation de
constituer une cosmogonie, une vision du monde cohérente expliquant l’origine
et le fonctionnement de l’univers. La notion d’étiologie met en relief la
diversité des genres narratifs : conte dans ses nombreuses variétés, du
merveilleux au facétieux, légende, chant, mimologisme, etc. Dans la tradition
orale, qui reste vivante dans plusieurs pays de l’Est de l’Europe, les récits
étiologiques font partie intégrante d’un vaste ensemble de pratiques sociales
qui participe à la construction de l’identité collective. Fortement marqué par
la religion chrétienne et par la vision dualiste de la création, le corpus
étiologique contient des motifs plus anciens, relevant du fonds mythologique
indo-européen.
Mais le discours étiologique ne se limite pas à la littérature orale, il est
omniprésent dans la culture européenne dès l’Antiquité et jusqu’à aujourd’hui.
Il apparaît au moment où l’homme commence à ressentir le désir de savoir et
d’expliquer, où la société se construit sa genèse. On découvre sa forte
présence à travers les époques dans des domaines aussi divers que la
prédication médiévale, les jeux de salon ou encore le marketing politique et
commercial.
L’ouvrage qui réunit les articles de vingt-trois spécialistes venus de neuf
pays d’Europe apporte une contribution majeure à l’analyse du conte
étiologique et à la meilleure compréhension du phénomène étiologique.
A PROPOS DE L'AUTEUR
D'origine russe, Galina Kabakova a obtenu un doctorat en lettres. Elle est
spécialisée dans le monde littéraire slave. Elle est également docteur en
anthropologie sociale et enseigne la civilisation russe à l'université Paris-
IV Sorbonne.
EXTRAIT
En éditant leur recueil de contes populaires allemands, Deutsche Kinderund
Hausmärchen (1812), les frères Grimm ouvrent une brèche où tout le monde
s’engouffre, tôt ou tard, avec plus ou moins de succès. Leur collecte n’est
pas un fruit du hasard ; derrière les Grimm, c’est tout le national-romantisme
qu’on retrouve, et avant tout, la théorie du relativisme culturel de Herder,
son idée de l’« esprit du peuple » (Volksgeist), sa conviction que le génie
est toujours national et que celui du peuple constitue la source de toute
fécondité artistique1. D’où, selon lui, la nécessité des collectes, des
études, de la sauvegarde des traditions populaires. Or, qu’y a-t-il de plus
national que la langue elle-même ? Si le langage représente l’expression
immédiate, naturelle et spontanée de l’esprit du peuple, le langage le plus
authentique serait forcément le langage populaire. Ceci est un point important
: en attirant l’attention sur la langue, Herder déplace les accents d’une
façon significative : ce n’est plus uniquement l’intrigue, l’histoire qui
compte, mais également la forme – ainsi, l’œuvre relevant de la tradition
orale commence à être considérée comme un texte.
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