Mandelstam : jouer-combattre
EAN13
9782705671808
Éditeur
Hermann
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Mandelstam : jouer-combattre

Hermann

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Le 1er janvier 1917, à Saint-Pétersbourg, devant une salle bondée, Mandelstam
donne lecture de ses poèmes. « Sa façon de réciter, dit une amie, était plus
que rythmée. Il ne scandait pas, il chantait comme un sorcier possédé par une
vision. » Dehors, le monde se convulse : révolution de 1905, effondrement de
l’ancien régime, boucheries de la Première Guerre mondiale, révolutions de
1917… Comment la poésie résiste-t-elle à ces bouleversements ? En compressant
dans la langue russe un monde européen dilaté vers ses sources : de Rome à la
Grèce romaine, puis à une Europe gréco-romaine réunie autour de l’Arménie et
des plaines de Voronej – là où Dante, Goethe, Eschyle, Tiouttchev, Derjavine
et Christian von Kleist rencontrent Villon, Ovide, Homère, Bach, Beethoven,
Lermontov et Pouchkine. Mandelstam célèbre, avec un sourire de distance, ce
monde qui se meurt puis se reconstruit sous ses yeux. Le monde est glorifié
tel qu’il est, parce que « il est » signifie pour le poète « il doit devenir
». De cette poétique, Mandelstam fait une éthique : en pleine période de
purges, au moment où le poète alterne malaises et syncopes, sa parole invoque
la sérénité : Tu n’es pas mort encore, tu n’es pas seul encore / Tant qu’avec
ton amie mendiante / Tu peux goûter la majesté des plaines / Et le vent
neigeux qui tournoie. / Dans ta pauvre splendeur, ta puissante misère, / Vis
calmement, rasséréné.
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