Le roman de Sorj Chalandon est une plongée ahurissante dans une enfance trouble, étrange, affreuse, une enfance prise en otage par un père incroyablement mythomane, névrosé et manipulateur et par une mère soumise, mutique, un peu lâche.

Un texte au style faussement naïf qui se lit d'une traite, et qui dit, par ses silences, la moelle des choses, des souffrances, des non-dits, des mensonges...

Un vrai coup de massue.

Un super texte d'Angela Lubrin, qui nous livre ici son quotidien de prof de lettres auprès des détenus de la Santé...

Elle nous évoque aux travers de bribes astucieusement articulées son ressenti, ce qu'elle a pu percevoir de "ses" détenus, les anecdotes de cours... Si cette empathie spontanée, cette tendresse même, déconcerte parfois par sa naïveté revendiquée, on se prend au jeu, et on retrouve avec bonheur Oscar, Monsieur P, Emmanuel dans leur quotidien de taulard, dans leurs espérance, dans leurs doutes, dans leurs nonchalance, dans leur névrose aussi, parfois...

Ce texte est un témoignage, un récit autobiographique, un reportage parfois, mais également et surtout une profession de foi dans les pouvoirs des mots, qui résonnera à coup sûr chez tous les passionnés de littérature. D'autant plus qu'Angela Lugrin propose un style désarmant de justesse et de poésie...

Ce type sait tout faire.

S'il trouve tout à fait sa place dans les littérature de l'imaginaire, le gaillard se joue allègrement des règles et des frontières du genre. Il va piocher là dans la SF, ici dans le fantastique, ailleurs dans la fantasy, en interrogeant les grandes névroses de l'être humain...

Si les nouvelles sont AU MOINS bonnes, la plupart sont excellentes et certaines sont carrément inoubliables (Les Algorithmes de l'Amour, La ménagerie de papier), quand les plus courtes sont d'abord des exercices de style étonnants.

Bref. Un recueil qui part dans tous les sens, qui laisse souvent baba, et qu'il faut LIRE !

On attend la traduction de son roman avec impatience...

Arslân est le fils d'un roi guerrier, autoritaire et respecté. D'un naturel plus frêle et sensible que son père, fils d'une mère mutique, il n'a pas la vie trépidante qu'on lui suppose... Jusqu'à ce qu'une bataille perdue par la faute d'un traître fasse tout basculer.

Un scénario efficace et plus subtil qu'il en a l'air, des personnages forts, un univers original (dans une Perse antique fantasmée). J'ai passé un super moment et j'attend avec impatience la suite...

Bref, ce petit manga bien troussé a tout pour plaire !

Il est tant d'inventer le concept d'omni-BD. Ne serait-ce que pour Cendres, d'Alvaro Ortiz, qui vient de paraître à nouveau.
Car il y a tout dans ce machin. Trois amis sont contraints par le quatrième compère (récemment mort) de transbahuter ses cendres jusqu'à un coin loin et sauvage.
C'est doux, c'est beau, c'est sobre, c'est élégant, c'est drôle et ça tape juste, juste et juste !

Bref, il est interdit de passer à côté. Vraiment.

En plus il y a un singe et les sosies des ZZ Top.