Librairie Coiffard ..

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Delcourt

24,95
Conseillé par (Libraire)
12 octobre 2017

Conseillé par Antoine

Dans une ambiance au gris fusain, aux lignes d'encre noire, et aux touches de rouge et de sanguine, Chloé Cruchaudeau nous plonge dans "Mauvais genre" dans une ambiance vieillie et mystérieuse. Le ton est solennel et judiciaire au début. La cour entame le procès de Louise Landy et Paul Grappe. Quel mystère! De quoi sont-ils accusés? On nous parle tout de suite d'exhibitionnisme...
Alors sur les traces de ce couple au destin hors normes, le lecteur sera embarqué dans une aventure d'après guerre (la première) où l'identité de Paul sera cachée. Mais par quels moyens?
Une histoire passionnante qui soulève des questions plus complexes qu'en apparence.

Conseillé par (Libraire)
12 octobre 2017

Conseillé par Antoine

Une bande dessinée qui nous apprend énormément de choses sur la guerre d'Algérie, en détails, étapes après étapes, pour nous faire comprendre la montée en puissance des atrocités commises, les répressions faisant suite aux attentats, les camps d'internement, les négociations, les réformes lancées. Tout un contexte historique disséqué et très justement expliqué par Benjamin Stora, spécialiste de l'histoire du Maghreb, et lié à l'histoire de l'Algérie par sa propre histoire familiale.

Les dessins de Sébastien Vassant nous font découvrir ou redécouvrir les prise de parti des personnalités de l'époque, Sartre, Beauvoir, Camus, Germaine Tillion. Mais aussi les événements marquants, depuis les origines du conflit, les massacres de Sétif en 1945, à la fin de la guerre d'Algérie en 1962.

Une bande dessinée importante pour mieux comprendre et connaître cette histoire qui est une histoire partagée et dont les traumatismes demeurent jusqu'à aujourd'hui.

17,00
Conseillé par (Libraire)
22 septembre 2017

Conseillé par Marie-Laure

L'écriture est thérapeutique, on le sait. Dans ce court récit, la poétesse colombienne Piedad Bonnett veut tenter de surmonter l'insurmontable : la mort de son fils.

Piedad Bonnett a perdu son fils Daniel alors qu'il n'avait que 28 ans. Cette mort est d'autant plus terrible que Daniel s'est jeté du toit de son immeuble. Il luttait depuis des années contre des démons intérieurs, une maladie dont on préfère taire le nom : la schizophrénie. Raconter Daniel, c'est bien sûr une façon de faire son deuil mais c'est aussi essayer de comprendre sa folie, se l'expliquer et d'une certaine façon, de la dompter. Cette folie aurait été provoquée par ce fameux médicament contre l'acné. En grande poétesse, Piedad Bonnett choisit soigneusement ses mots ; elle sait comment faire passer l'émotion tout en faisant preuve de pudeur et d'élégance ? Elle n'hésite pas à convoquer les plus grands écrivains, ceux qui ont utilisé la plume pour apprivoiser la mort ou la folie : Vladimir Nabokov, Raymond Carver, Javier Marías et bien d'autres. Elle reprend cette phrase de Juan José Millas : « L'écriture cautérise les blessures au moment même où elle les ouvre. » Cette citation dit l'essence même de cette entreprise littéraire. Avec ce texte, Piedad Bonnett se fait violence et panse ses blessures. « Ce qui n'a pas de nom » est un récit qui prouve à lui seul combien la littérature est nécessaire.

© Revue Page des libraires N°185 – Rentrée littéraire

Conseillé par (Libraire)
22 septembre 2017

Conseillé par Marie-Laure

Comment vivre en héros ou comment une seule action peut influencer le reste de votre existence ? C'est tout le sujet de ce formidable roman qui vous happe dès les premières pages.

Tristan Rivière a grandi à Aulnay-sous-Bois. Son père, Marcel, ouvrier et communiste est un ancien résistant. Il élève ses fils dans l'idée de l'héroïsme et les oblige à pratiquer la boxe, sa grande passion. À l'âge de 16 ans, Tristan va décevoir les aspirations de son père. Alors qu'il prenait le métro avec son entraîneur Bouli, celui-ci, comme à son habitude, provoque une bagarre. Au lieu de l'aider, Tristan décide de l'abandonner à son triste sort. Devenu professeur d'Histoire, cet acte de lâcheté qui l'a profondément marqué a fait de lui un être isolé et vulnérable. Lorsqu'il rencontre sa femme, c'est le regret de cette scène qui le pousse à se comporter cette fois-ci « en héros ». Il lui faudra « 38 secondes » pour inverser le cours de son existence. Fabrice Humbert dissèque ici les vies ordinaires : comme une action, un choix ou une hésitation peut faire dérailler votre parcours ou au contraire, lui faire prendre une meilleure direction. L'auteur interroge aussi ceux qui ont fait notre Histoire. Tous ces grand hommes étaient-ils de véritables héros ou des hommes cupides qui avaient soif de pouvoir ? Un livre captivant et intelligent. La vie d'un homme ordinaire qui voulait se voir en héros et une extraordinaire histoire d'amour !

© Revue Page des libraires N°185 – Rentrée littéraire

Niels

Viviane Hamy

20,00
Conseillé par (Libraire)
22 septembre 2017

Conseillé par Marie-Laure

Alexis Ragougneau délaisse le polar pour le roman historique. On y retrouve son goût pour les intrigues et bien sûr sa passion pour le théâtre. En effet, l'auteur joue avec les codes dramaturgiques pour mieux tromper son lecteur.
1940. Niels Rasmussen vit au Danemark avec Sarah, jolie juive à la chevelure rousse pour laquelle il s'est engagé dans la Résistance en tant qu'artificier. Lorsque sonne enfin la fin de la guerre, Niels reçoit un mystérieux courrier. C'est un extrait d'un article du Parisien libéré : « Épuration : c'est définitivement le 7 mai que le dramaturge Jean-François Canonnier actuellement détenu à Fresnes, passera devant la Cour de justice de la Seine ». Niels ne veut pas croire que son ami, avec qui il a monté plusieurs pièces de théâtre lorsqu'il vivait à Paris, soit réellement un collaborateur. Il décide de partir immédiatement pour la capitale française. Ce qu'il va découvrir là-bas est comme une immense représentation. Le rideau est tombé, les masques aussi et ce qui se cache derrière n'est pas très glorieux. Certains tentent encore de jouer le rôle de gentil ou de héros, d’autres assument le fait d'avoir fraternisé avec l'ennemi. Alexis Ragougneau pose cette question gênante : comment aurions-nous agi pendant l'Occupation. L'auteur revient aussi sur beaucoup d'artistes et écrivains à la moralité douteuse tels que Rebatet, Brasillach et Céline bien sûr. Dans cette comédie de faux-semblants, comment démêler le vrai du faux ? Connaît-on vraiment les gens ? Niels connaissait-il réellement son ami ? À la fois enquête policière, roman historique et théâtre presque « burlesque » (au regard de certains personnages), « Niels » est un roman aux multiples facettes, en trompe-l’œil pourrait-on dire. Le lecteur comme le narrateur doit apprendre à déchiffrer les codes et découvrir qui est acteur ou pas. Alors oui, encore un roman qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale, mais « Niels » fait preuve malgré tout d'une très grande originalité, aussi bien pour son style que pour sa trame narrative.

© Revue Page des libraires N°185 – Rentrée littéraire